Sabyl Ghoussoub entreprend dans ce livre un travail d’enquêteur pour tenter de découvrir qui sont ses parents et que signifie « la famille ». Les parents et une partie de la famille vit à Paris depuis les prémices de la guerre du Liban mais ils sont tous originellement et foncièrement libanais. L’auteur, lui, est né à Paris mais il se sent aussi viscéralement libanais. C’est pourquoi la vie familiale se déroule, comme le livre, au rythme de Beyrouth et des guerres du Liban. C’est la réflexion sur la famille, l’histoire du Liban et la consécration par le Goncourt des lycéens qui m’ont attiré dans cette lecture.
Sabyl a été élevé par ses parents à Paris et il a visité sa famille au Liban, d’où lui vient donc ce sentiment qu’il ne les connaît pas? Je crois qu’il y a chez lui un vide du fait qu’il ne les a pas vu vivre à Beyrouth et qu’il est sûr que l’immigration les a profondément transformés. Poser des questions intimes à ses parents n’est pas si facile et ne lui apporte pas ce qu’il cherche. Il parvient néanmoins à faire coïncider les évènements familiaux avec ceux, dramatiques, de la guerre au Liban et juger de leur répercussion sur la psychologie de ses parents.
Je suis un peu resté sur ma faim avec cette histoire. Le style littéraire est très sobre, factuel. Il apporte un témoignage intéressant sur les guerres du Liban mais ce n’est pas le sujet traité et tout comme l’auteur, je ressens une certaine frustration dans l’élucidation de l’ « essence » de la famille.