Le film tiré du roman « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaitre m’avait séduit. Je n’ai pas lu ce roman mais j’ai trouvé « Couleurs de l’incendie » sur mon chemin et j’ai saisi l’occasion.
Le roman raconte une vengeance froide et perverse après un revers de fortune. Le contexte historique, social et politique de cet épisode de la France pendant la montée du nazisme est bien restitué. Les moeurs des banquiers, des parlementaires, des factions politiques, de la presse, des grandes familles bourgeoises ne nous surprennent pas beaucoup. J’ai développé une certaine sympathie pour les personnages: Madeleine qui assouvit la vengeance, Paul son fils et ceux qui entourent Paul. Pourtant j’ai eu le sentiment de ne pas entrer vraiment dans leur intimité surtout après la révélation de leur traumatisme psychologique. Cette fiction est-elle crédible? Il faut beaucoup de circonstances accumulées pour parvenir au dénouement. Comme on reste un peu en marge du drame psychologique que vit Madeleine, il est difficile de l’accompagner jusqu’à cet état de soif de vengeance, de haine perverse, lucide et calculatrice. Il le faut pourtant si on veut croire à cette fiction.