C’est une comédie sociale jubilatoire et pleine de musique! Deux frères séparés dès la petite enfance, père inconnu, mère jugée incompétente à éduquer, placement dans deux familles éloignées géographiquement et socialement. L’ainé évolue dans un milieu aisé, on l’appelle Thibaut, il suit le bon cursus, personnalité affirmée, devient un chef d’orchestre célèbre. Le plus jeune est prénommé Jimmy, s’élève dans une famille aimante et modeste du nord de la France, il fait la cuisine dans la cantine de l’usine, personnalité sensible, frustrée, à fleur de peau, il joue du trombonne dans la fanfare locale, il a l’oreille absolue mais ne le sait pas. Les deux frères ne se connaissent pas. Thibaut a besoin d’une greffe et entreprend des recherches.
Le film d’Emmanuel Courcol (https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-3960/biographie/) raconte la rencontre des frères, comment ils se cherchent et se découvrent, comment ils s’acceptent malgré leurs différences, comment ils s’entraident et en viennent à s’aimer inconditionnellement pour ce qu’ils sont et pour la musique. Pierre Lotin-Jimmy (https://www.telerama.fr/cinema/pierre-lottin-a-l-affiche-d-en-fanfare), que j’ai déjà encensé à propos du film « Quand vient l’automne » (https://critiquacroquer.fr/wp-admin/post.php?post=1909&action=edit) est simplement formidable, très juste représentant d’une classe sociale qui lutte pour vivre et se maintenir dans une société qui l’aide peu, dépeinte avec bienveillance mais sans condescendance. Benjamin Lavernhe (https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/benjamin-lavernhe#) est tout autant éblouissant dans le rôle d’un ainé qui sait ce qu’il doit à son jeune frère, comprend ses frustrations, s’immerge tout naturellement dans un milieu qui n’est pas le sien, admire ses dons de musicien qu’il évalue mieux que Jimmy lui-même. Le duo des deux frères fonctionne à merveille au milieu de tous les acteurs, professionnels ou non, qui restent très naturels. Ce film m’a comblé de plaisir et d’émotion.