Si j’avais dû proposer un titre à ce mélodrame de Stéphane Brizé (https://www.premiere.fr/Star/Stephane-Brize), j’aurais choisi « Thérapies ». Je ne suis pas d’accord avec l’interprétation de l’histoire, une liaison éphémère, que propose le site auquel j’ai emprunté la photo ci-dessus. Matthieu (Guillaume Canet) soigne un énième burn-out dans le centre de thalasso de Quiberon. Alice (Alba Rohrwacher) vient le chercher dans sa retraite, le distrait de sa mélancolie et l’apaise. Bien des années auparavant Alice et Matthieu se sont aimés mais Matthieu est parti sans explication et Alice porte cette rupture comme une plaie non refermée même si elle s’est reconstruite, mère d’une petite fille, professeure de piano et bénévole sociale accomplie. Elle attend de ces retrouvailles de mettre un point final à leur histoire et de se libérer, lâcher la bride à son imagination et sa créativité. Même la vieille Lucette qui a vécu en couple hétérosexuel bien que consciente de son homosexualité, est en quelque sorte en thérapie puisqu’elle se marie en maison de retraite avec son amie.
Le scénario n’est donc pas dénué d’intérêt. Les acteurs sont excellents. Guillaume Canet (https://www.cinenews.be/fr/acteurs/151/guillaume-canet/filmographie/) est aussi vrai en lâche, mélancolique qu’ironique, plein d’autodérision, insouciant… Alba Rohrwacher (https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=169084.html) a aussi une belle palette d’expressions, écorchée, inquiète, généreuse, amoureuse… Et les seconds rôles ne sont pas moins vrais avec une mention spéciale aux acteurs de la maison de retraite. Les paysages de l’île de Quiberon sont magnifiques et la musique de Vincent Delerme (https://music.vincent-delerm.com/) s’accorde parfaitement à l’ambiance.
Alors qu’est-ce qui ne marche pas dans ce film? Pourquoi ai-je senti poindre l’ennui et ai-je cru par deux fois que le film était fini? Il y manque un ressort, une énergie, une tension qui tire le film vers un dénouement. Est-ce la vanité de Matthieu qui rend inutile la quête d’un pardon? Est-ce la fragilité ambigüe d’Alice qui aurait dû clore cette histoire depuis longtemps? ou bien, c’est qu’il faut du temps à une thérapie pour qu’elle fasse son chemin et ça peut paraître lent… comme le film.