Voilà un film italien qui ne fait rien pour être aguicheur mais qui est un véritable chef-d’oeuvre. Sous-titré, en noir et blanc, dans un format rétro comme dans la première moitié du 20ème siécle dans laquelle se situe l’histoire. Paola Cortellesi (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paola_Cortellesi) raconte la vie d’une famille qui souffre du poids des conventions parmi lesquelles le machisme, l’autoritarisme incontestable du père exercé jusqu’à la violence conjugale.
Tout paraît juste dans ce film, le père interprété par Valerio Mastandréa (https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=13892.html) et le grand-père sont d’authentiques brutes, brutaux certes mais surtout pas « woke » du tout, pas éveillés au libre arbitre, au respect des autres et à l’évolution de la société. Delia, la mère interprétée par la réalisatrice, porte le film comme elle porte son foyer, son mari violent, sa fille qu’on veut marier si c’est une bonne affaire. Elle encaisse les coups et sa fille lui reproche de ne pas se rebeller. Sa rébellion se situe bien au-delà de ce qu’elle montre et du peu qu’elle dit en famille. Derrière la femme soumise et violentée, se révèle une femme responsable, courageuse, qui prend des risques et qui patiente. Elle entretient des relations sociales, des relations amicales, même un flirt. Elle prend des initiatives radicales quand on menace le bonheur de sa fille. Son combat avance et on ressent qu’à la fin elle va s’imposer dans un choix fondamental… qui m’a totalement surpris.
C’est un grand film par toutes ses qualités cinématographiques. C’est presque un thriller mais surtout un film intime, social, historique, féministe et moral. Vive la libération de la femme! Cinq millions d’entrées en Italie (https://www.allocine.fr/film/fichefilm-321520/critiques/spectateurs/) (https://www.abusdecine.com/critique/il-reste-encore-demain/).