Image empruntée à: https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loiret/il-y-trente-ans-quatre-membres-action-directe-etaient-arretes-vitry-aux-loges-1200385.html
Monica Sabolo raconte l’enquête qu’elle a menée pour écrire un roman sur de jeunes terroristes qui commettent un assassinat (https://www.usinenouvelle.com/article/industry-story-sans-mobile-apparent-il-y-a-30-ans-le-patron-de-renault-etait-assassine.N612978). Au-delà de la véracité des faits, elle cherche la vérité des personnages et c’est une quête bien difficile quand il s’agit des membres d’Action Directe. Ces jeunes gens anarchistes, anticapitalistes radicaux, terroristes sans scrupules ont évidemment une personnalité atypique et complexe et un parcours de vie où l’autrice voudrait trouver les fondements de leur engagement et leurs motivations.
Quand l’autrice entreprend d’écrire ce roman (https://www.lemonde.fr/livres/article/2022/08/27/monica-sabolo-sur-ses-propres-traces_6139235_3260.html), elle semble fragilisée sur le plan personnel et le chemin sur lequel elle s’engage la conduit aussi à réexaminer son passé et rechercher les sources de ses propres angoisses. Sa naissance, l’abandon de sa mère, le comportement de son père adoptif sont autant de traumatismes qu’elle pourrait retrouver chez ses personnages. L’attachement qu’on sent poindre pour les terroristes quand elle s’approche d’eux la trouble autant que l’horreur de ce qu’ils ont commis.
Finalement ce projet de roman devient un récit et un profond questionnement. Monica Sabolo écrit: « J’ai l’impression d’avoir trouvé ce que je cherche, sans le savoir, depuis toujours. Un homme qui puisse s’asseoir devant moi, et admettre l’existence de la souffrance qu’il a causée. » Et encore: « Je suis un témoin défectueux qui chemine pour éclairer sa propre histoire… ces pages ne sont qu’une interprétation, fragile, parcellaire, du réel, dans lequel se glisse la littérature. Mais elles ne mentent pas. » Assez puissant, j’aime beaucoup.