Le Goncourt 2023 pour un magnifique roman populaire rempli d’Histoire, d’Art, d’action, d’émotions et porté par une écriture parfois vive et directe, parfois d’une sublime poésie (https://gruznamur.com/2023/08/20/veiller-sur-elle-jean-baptiste-andrea/)
Mimo est, au début du 20ème siècle, un enfant achondroplasique, fils d’un sculpteur tué à la guerre et d’une mère sans fortune qui l’abandonne à un parent alcoolique et sculpteur médiocre. Très vite Mimo fait preuve d’un talent extraordinaire pour la sculpture et d’une personnalité hypersensible et révoltée. Viola Orsini, fille et benjamine de la célèbre et riche famille de Ligurie, à peine plus âgée que Mimo, déterminée dès l’enfance à vivre sans entrave et à révéler sa personnalité singulière. Ces deux-là qui ont si peu en commun se vouent une amitié indéfectible. L’alliance d’un haut potentiel émotif et d’un haut potentiel intellectuel. Toute leur vie et malgré l’éloignement, ils veilleront l’un sur l’autre pour franchir les obstacles de la vie et en particulier les pages sombres du fascisme italien.
A l’apogée de sa carrière Mimo sculpte une Pieta d’emblée reconnue comme un chef-d’oeuvre, exposée à Florence puis au Vatican. Mais comme beaucoup d’oeuvre de Mimo, la Pieta « dérange » sans qu’on identifie bien la cause. Les autorités ecclésiatiques décident de la cacher dans les sous-sols de la Sacra, une abbaye du Piémont. C’est là que Mimo finira sa vie, parmi les moines, tout près de sa Pieta, pour veiller sur elle.
Quelle histoire! Quels personnages! Quelle poésie! Ce roman me rappelle « l’art de la joie » de Goliarda Sapienza, pour l’Italie, pour la période historique, pour la poésie et surtout pour la rage de vivre libre de Viola et Mimo (https://critiquacroquer.fr/wp-admin/post.php?post=1032&action=edit).