Bon, c’est un polar « cold case » bien écrit et bien construit. Le « cold case » est réveillé par la découverte d’un corps d’enfant dans un fût en plastique flottant à la surface d’un lac artificiel, au-dessus d’un village englouti. L’histoire est plausible mais la métamorphose de Romain, de gamin solitaire, un peu asocial, à policier responsable et amical me paraît assez extraordinaire. Ce cold case ne suffirait pas à faire un bon roman policier. Pour moi, l’intérêt du roman réside dans la réparation physique, psychique et professionnelle de Noémie. Cette policière pleine de vie est défigurée par l’arme à feu qu’un dealer décharge sur son visage. Melchior, psychiatre spécialisée dans la réparation de l’âme des soldats mutilés au combat, procède à un état des lieux sans concession des considérables dégâts de ce traumatisme pour Noémie et son équipe. Noémie s’évanouit quand elle découvre le visage qu’elle présentera au monde jusqu’à la fin de ses jours. Le travail du duo Melchior – Noémie pour la faire tenir debout et se reconstruire est remarquablement étudié et décrit, et l’auteur nous fait partager le chemin ardu de Noémie avec beaucoup d’humanité.
Olivier Norek (https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Norek) est très présent dans les médias (prix Renaudot des lycéens en 2024 pour son roman « Les guerriers de l’hiver ») et très bien coté pour une bibliographie déjà abondante.. Ses romans sont définis dans wikipédia comme une littérature aux confins du roman noir, du roman social et du roman de territoire (dans « Surface », Decazeville et l’Aveyron). Ce roman, malgré toutes ses qualités, n’est peut-être pas le meilleur pour découvrir l’oeuvre de cet auteur. Préférer la série du capitaine Coste où son personnage phare, Victor Coste, explore les problèmes de la police, de la justice et de la criminalité (https://www.audible.fr/blog/ordre-lire-olivier-norek).