Un professeur de lycée a été assassiné après avoir utilisé une caricature du prophète Mahomet pour faire réfléchir ses élèves sur la liberté d’expression. Un terroriste de 18 ans qui n’avait pas de jugement éclairé personnel sur cette question l’a décapité dans la rue. Qu’est-ce que ça nous dit de nous?
- que nous avons nos héros martyrs, morts pour la France, pour que vivent nos valeurs, notre système politique et notre ordre social. Gloire éternelle à Samuel Paty! que la honte et l’opprobre tombent sur ses bourreaux.
- que l’Islam radical est à l’œuvre et que son arme est le terrorisme. En France, mais pas seulement et dans quel but? Seulement parce que des hommes et des femmes se sentent blessés voire déshonorés par nos propos; refusent-ils de les comprendre ou ne le peuvent-ils pas? Pour faire une guerre de religion et promouvoir un islamisme radical? Pour déstabiliser les démocraties laïques et libres mais dans quel but, pour quel bénéfice illusoire? pour quel motif politique?
- que nous ne sommes pas en sécurité dans notre pays dans l’exercice de nos activités quotidiennes. Ne nous leurrons pas. Aucune politique de prévention de la violence ne nous protégera à 100%. Ce n’est pas une justification de l’inertie mais cela implique que l’intelligence et la sagesse nous seront plus utiles dans ce combat que la colère et l’esprit de vengeance. Enfin n’oublions pas que nous avons beaucoup d’autres formes de violence à combattre.
- que face à cette violence politique, nous nous imposons des règles et des devoirs qui paralysent notre action. Nous prônons la liberté d’expression mais nous voudrions que nos ennemis ne puissent pas l’utiliser contre nos intérêts. Nous voici encore en pleine contradiction. Mais s’ils usent de nos exigences philosophiques, humanistes, démocratiques, libertaires comme d’une arme de guerre, n’est-il pas alors légitime de nous en détacher dans un cadre règlementaire validé par nos élus?
- que les réseaux sociaux sont un outil récent (dans l’histoire de l’humanité) dont nous n’avons pas pris la mesure et que nous ne maitrisons pas. Ils ont grandement facilité cet assassinat. Le philosophe Michel Serres disait (en substance) à quel point il était curieux d’observer les effets des réseaux sociaux sur l’évolution de notre société, comme tout nouvel outil ils donnaient lieu à des abus et des erreurs mais qu’il faudrait apprendre pour les mettre à notre service.
- que la mort de Samuel Paty choque les élèves, le corps enseignant, la nation tout entière et qu’elle nous oblige à nous questionner sur l’éducation que nous offrons aux futurs citoyens. A chacun de se remettre en question, en particulier aux parents, surtout aux parents pour que la complémentarité de l’éducation familiale avec l’école laïque se construise au bénéfice des jeunes en formation. Alors le sacrifice de Samuel Paty sera notre plus grande victoire.