A partir d’un film documentaire de Frederick Wiseman (https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=9844.html) Julie Deliquet (https://fr.wikipedia.org/wiki/Julie_Deliquet) a adapté en 2020 cette comédie sociale présentée en ouverture du festival d’Avignon en 2023. Tout comme le film, la pièce rapporte fidèlement le déroulé d’une journée ordinaire dans un centre d’aide sociale de New-York. C’est du théâtre vérité, aussi vrai que vrai, que chacun d’entre nous reconnaît sans arrière-pensée. C’est le drame de la comédie humaine, concentré d’inégalités, de misère et d’injustice où le désespoir et la fatalité se heurtent à l’absurdité des rouages administratifs et à l’impuissance des travailleurs sociaux. Heureusement c’est aussi un témoignage de la survie d’une « certaine » humanité et des sursauts du désir de vivre qui font surgir la solidarité et une entraide, bancale, entre les usagers, des trésors de patience et d’écoute des travailleurs sociaux jusqu’à leur révolte devant l’inadéquation, la complexité et la lenteur des solutions proposées pour combattre la détresse et l’urgence.
Que pourrait-on critiquer d’une telle oeuvre si elle est un témoignage fidèle du quotidien de l’aide sociale? C’est un bon spectacle ou non? C’est beau ou c’est laid? C’est passionnant ou ennuyeux? Peu importe, c’est la vie de gens malheureux à New-York en 1975 et c’est surtout universel! La mise en scène est d’une sobriété à la hauteur des moyens de l’aide sociale. Le jeu des acteurs est sublime par la palette de sentiments et d’émotions qu’ils révèlent derrière les comportements humains, généreux ou égoïstes, spontanés ou calculateurs, combattifs ou désespérés …