de Akira Mizubayashi, publié en 2019 aux éditions Gallimard
Photographie Gallimard (http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Ame-brisee)
Ce beau roman est écrit en français par son auteur japonais. C’est évident qu’il maîtrise parfaitement notre langue et il l’écrit avec un style caractéristique et spécifique de ses origines. Cette façon de décrire crée une distance avec les évènements, les personnages, l’environnement qui ajoute à la poésie du texte et atténue la brutalité des faits et des émotions.
En raison de la violence politique à Tokyo en 1938, un enfant est brutalement privé de son père qui ne lui laisse qu’un violon brisé jusqu’à l’âme. Pour faire le deuil de son père l’enfant n’aura de cesse de ressusciter l’irréparable violon. Il y consacrera sa vie et y parviendra au-delà de toute espérance. La musique tient une grande place dans ce roman qui fait souvent référence à l’oeuvre de Schubert et de Berg, au travail des luthiers et des archetiers. Akira Mizubayashi est indiscutablement mélomane (https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-dete/akira-mizubayashi-la-musique-des-mots) et il lui tient à coeur de montrer comment une oeuvre ne peut vivre qu’avec le compositeur qui la crée, l’artiste qui l’exécute et l’artisan qui fabrique l’instrument.
Je perçois cette histoire comme un conte tellement l’idéal du personnage principal, l’enfant à l’âme brisée, est élevé et tellement le dénouement est heureux. On s’approche du merveilleux. Une lecture enrichissante, originale, paisible et réjouissante.