de Frédéric Lenoir, publié en 2012 chez Pocket
Frédéric Lenoir est, selon son éditeur, écrivain et philosophe. Je ne connais ni l’oeuvre, ni l’homme. Cette première lecture révèle un style littéraire commun et une trame romanesque simpliste comme pour toucher un public cible. Peu importe le roman et le style car l’intérêt est ailleurs, dans le message. Ce roman est plutôt une oeuvre oecuménique qui traite de la sagesse et de la nécessité de la transmettre.
Qui connaît la sagesse et qui est choisi pour la transmettre? « une femme chamane, une philosophe européenne, une mystique hindoue, un maître taoïste chinois, un rabbin kabbaliste juif, un moine chrétien, un maître soufi musulman, sans oublier , bien sûr, un moine bouddhiste », soit un représentant de la philosophie classique (grecque), des grandes religions monothéistes, des courants spirituels et mystiques: hindouiste, bouddhiste, taoïste, chamaniste. Mais on ne saura pas ce qui les différencie dans leurs croyances et leur philosophie car ils évitent la controverse en n’abordant que des thèmes consensuels et en se référant à « l’âme du monde » pour ce qui touche à leur foi. Mais la sagesse n’appartient-elle qu’aux religieux? Où sont les anthropologues, les chercheurs, les sociologues, les historiens, les grands hommes politiques, les artistes…?
En quoi consiste la sagesse pour Frédéric Lenoir? Les sept sages ont retenu sept thèmes à transmettre aux futures générations: Du sens de la vie, Du corps et de l’âme, De la vraie liberté, De l’amour, Des qualités à cultiver et des poisons à rejeter, De l’art de vivre, De l’acceptation de ce qui est. Noble objectif mais restrictif et moralisateur. Restrictif dans le sens où la réflexion est orientée vers la quête du bonheur individuel et par le choix des thèmes. Qu’en est-il de la conduite des peuples, de la recherche scientifique et de l’utilisation de la science, des questions environnementales…? Moralisateur parce que les questions posées dérivent vers des comportements qui donnent lieu à récompense ou non-récompense c’est à dire capables ou non de conduire au bonheur et à la continuité du monde. Par ailleurs, dans un traité sur la sagesse, une guérison grâce à une transe chamanique et une tentative d’assassinat pour idéologie religieuse me laissent perplexe.
Il ne fait pas de doute que je n’ai pas de critique pour la quasi totalité des préceptes colligés dans ce livre. Bien que sous-jacent, le rapport aux religions est évident mais sans prosélytisme. Notre quotidien ne nous incite guère à prendre le temps d’une telle réflexion et introspection. C’est un livre pour se faire du bien, aider à se connaître soi-même, une contribution au développement personnel, à la recherche d’une paix intérieure et du bonheur, pour certains c’est même un outil de thérapie (https://sylvie-jamot.fr/). Ce roman facile à lire encourage à une quête de quelque chose de supérieur et universel et répond au besoin de se sentir appartenir au monde.