
Les empouses sont des créatures spectrales féminines terrifiantes qui observent les vivants et dans le cas de ce roman du prix Nobel de littérature Olga Tokarczuk (https://fr.wikipedia.org/wiki/Olga_Tokarczuk), ne leur veulent pas du bien. L’auteure raconte l’histoire d’un grand adolescent (si besoin on l’appellera M car son prénom est imprononçable pour nous) qui semble avoir des difficultés avec son identité sexuelle et souffre de tuberculose. Son père l’envoie en pension pour qu’il bénéficie des soins dispensés dans un sanatorium. La pension est modeste, désuète et poussiéreuse. Les pensionnaires, exclusivement des hommes, discutent de politique et de religion mais surtout partagent une misogynie radicale.
L’ambiance du roman est inquiétante depuis la première page sans toutefois en faire un roman d’épouvante ou policier. Le décès de la seule femme de la pension est suspect. Il court des rumeurs de disparitions saisonnières. On ressent qu’un possible danger guette M et que des forces occultes opèrent dans la pension. En réalité, les empouses veillent sur lui, comme une métaphore sur la condition féminine. C’est un roman intéressant (sur la vengeance des femmes?) bien construit et bien écrit mais moins poétique et rythmé que « Dieu, le temps, les anges et les hommes ». Un avis pertinent: https://www.revue-etudes.com/critiques-de-livres/le-banquet-des-empouses-olga-tokarczuk