Pour moi c’est une relecture. Haruki Murakami est un de mes romanciers favoris et « Le passage de la nuit » est très représentatif de son oeuvre et de son univers littéraire. On y retrouve le style personnel et apprécié de l’auteur toujours bien servi par sa traductrice Hélène Morita. On y retrouve aussi le Japon et ses habitants tels que l’auteur les perçoit en vérité dans toute leur originalité. Le roman raconte le déroulement d’une nuit, heure par heure, d’une poignée de protagonistes liés par les évènements personnels qui s’entrecroisent. La temporalité est mesurée par l’horloge commune à tous mais, comme souvent dans l’univers de Murakami, le monde se dédouble. Un traumatisme de l’enfance fait basculer Eri, jeune femme qu’on ne connait que par ceux qui parlent d’elle et particulièrement sa soeur Mari, dans un environnement subjectif, poétique et onirique. Murakami ménage le suspense: qui ramènera Eri dans ce monde au terme de la nuit?