Vous ne connaissez rien de moi, de Julie Héraclès, publié en 2023 aux éditions Jean-Claude Lattès

Photo de Robert Capa (https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Capa) empruntée au site du journal « Elle »

C’est un premier roman, il est réussi, couronné et il déclenche une polémique fracassante. L’autrice raconte la vie sous l’occupation d’une jeune fille qui collabore avec les nazis et sera condamnée et tondue à la libération. C’est un fait historique connu et clairement révélé dans un ouvrage « La Tondue de Gérard Leray et Pierre Frétigné« . Mais Julie Héraclès présente les faits d’un autre point de vue pour en faire une oeuvre romanesque, insistant sur son milieu familial démoralisant, son âge et sa soif de vivre, ses envies de jeune fille, la débrouillardise pour se sortir de son milieu et aider sa famille, son histoire d’amour. Les faits de collaboration ne sont pas niés ou passés sous silence, même la dénonciation de voisins qui reviendront ou non des camps de concentration.

J’ai été un peu dérouté par l’écriture parce que l’autrice utilise du vocabulaire, des expressions et des tournures de phrase qui sont ceux de l’époque. Au début de la lecture ça fait « vieux jeu ». Ne connaissant pas l’histoire de la tondue de Chartres je n’ai nullement été choqué et j’ai plutôt ressenti de la compassion pour cette jeune fille. Depuis que je connais les dessous de la polémique, je comprend ceux qui sont choqués voire révoltés. La polémique et les arguments de l’autrice sont bien expliqués dans cet article du journal Ouest-France d’où est tiré l’extrait qui clôt ce propos: https://www.ouest-france.fr/culture/livres/on-vous-explique-la-polemique-sur-la-tondue-de-chartres-provoquee-par-le-livre-de-julie-heracles-8d26041c-6e8c-11ee-97d6-d90367762e60 .Invitée dans La Grande Librairie par Augustin Trapenard, l’autrice a reconnu être affectée par la polémique et par la réaction d’Arnaud Hée : « Ce n’est absolument pas mon projet de réhabiliter cette femme. Au contraire. Ce qui m’intéressait, c’était d’explorer les motivations qui ont pu être les siennes. En les explorant, j’ai ajouté des éléments qui peuvent la rendre humaine. Mais ce n’est pas la dédouaner. Seulement se dire que le mal est commis par des gens ordinaires. Elle était ordinaire. 

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