Héléna de Laurens (https://www.vivavilla.info/artistes/helena-de-laurens/) réalise une véritable prouesse dans l’interprétation de Jeanne Dark de Marion Siefert. L’histoire c’est celle d’une Jeanne d’Arc de 16 ans au temps des réseaux sociaux, introvertie, complexée, coincée dans une éducation catho oppressante et seule. Elle déballe toute cette intimité douloureuse sur instagram. Sujet intéressant traité en profondeur et livré d’une façon vraiment crédible.
La prouesse, c’est la capacité d’habiter intensément le rôle de Jeanne tout en se filmant avec le smartphone, contrôlant les angles de prise de vue, les distances, la nécessité d’adapter les positions du corps et les mimiques. Quel travail! Quelle prouesse aussi d’avoir produit le spectacle simultanément au théâtre et sur instagram en live parce qu’en plus d’assumer les risques d’interactions avec le réseau social, il fallait réussir la production sur scène et sur l’écran et on n’y voit pas la même chose.
Je ne suis pas un habitué d’instagram et je n’en connais pas les codes. Je regardais la scène où évoluait l’interprète solitaire et j’écoutais ses propos. Sur le côté droit de la scène, était projeté l’écran du smartphone et donc un zoom sur le visage avec toutes les expressions qu’il fallait voir. Sur le côté et en bas de l’écran du smartphone, apparaissaient l’identification et les notifications des intervenants sur le réseau social avec la vitesse et les spécificités de langage des utilisateurs habitués. Je ne savais plus où donner de la tête et n’ayant pas le temps de déchiffrer les messages, je ne comprenais pas les rires du public. On se sent un peu vieux dans ces situations!
J’apprécie les commentaires de Marion Siefert à propos d’instagram et des réseaux sociaux (https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/marion-siefert-jeanne-dark-la-commune-instagram/). Bravo à elle et à son interprète.