Journal de guerre de Mario Vargas Llosa paru en 2003, traduction française en 2022 aux éditions de La Martinière

US marines wave US and Iraqi flags 14 April 2003 in front of al-Faruq Palace in the city of Tikrit, toppled iraqi President Saddam Hussein’s hometown, after taking control of most of the city, meeting little resistance. AFP PHOTO/Joseph BARRAK

Image empruntée au site de l’Express: https://www.lexpress.fr/monde/l-irak-depuis-l-invasion-americaine-de-2003_2007504.html

Le prix Nobel de littérature et membre de l’Académie française, Mario Vargas Llosa, est un de mes auteurs favoris. Au lendemain de l’invasion américaine en Irak en représaille à l’attentat du World Trade Center le 11 septembre 2001, Il a fait le voyage en Irak pour juger par lui-même du bien-fondé de l’initiative américaine et des conséquences pour la population irakienne. Ce qui lui a paru clair très vite, c’est que toute la population s’est félicitée d’être libérée du joug du dictateur tortionnaire Saddam Hussein, de son fils Oudaï pire que lui si c’est possible et de leurs agents du parti Baas. Malheureusement les américains n’avaient pas anticipé que la libération conduirait dans toutes les villes à un déferlement de violence, de saccage systématique et d’exactions en tout genre. Saddam en fuite avait encore de nombreux partisans et collaborateurs qui avaient tout intérêt à faire disparaitre des preuves gênantes. Il avait fait libérer tous les prisonniers. Et des membres de groupes terroristes ont participé à ce pillage. Les troupes américaines ont laissé faire et n’ont pas protégé la population et les biens ce qui leur a valu l’hostilité voire la haine des Irakiens qui vivent alors dans le dénuement, l’insécurité absolue, le manque d’eau et d’électricité, le chaos, l’accumulation des ordures, la multiplication des attentats.

Mario Vargas Llosa n’a pas été témoin des actions de guerre, d’ailleurs les américains n’ont quasiment pas trouvé de résistance. Il a rencontré de nombreux témoins: son chauffeur ex-capitaine dans l’armée de Saddam, son traducteur qui a aussi été l’interprète de Saddam, un ayatollah chiite qui condamne les forces d’occupation et cache à peine ses ambitions politiques. Il a visité des villes d’un « Irak médiéval » soumis à l’autorité des religieux, des villes kurdes étonnement moderne. De nombreux Bagdadiens ont exprimé le souhait d’un Irak démocratique, libéral et laïque mais tous ont conscience que ce sera un long et difficile chemin. Enfin il a pu échanger avec des victimes de Saddam et de ses sbires, séquestrés, torturés, violés… on le sait bien sûr mais les témoignages sont terrifiants.

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