Le Cinéma intérieur

Projection privée au coeur de la conscience

de Lionel Naccache, publié en 2020 aux éditions Odile Jacob

Photographie de la page de couverture de l’édition Odile Jacob sciences (https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/ )

Après « Parlez-vous cerveau? » (https://critiquacroquer.fr/parlez-vous-cerveau/), Lionel Naccache nous propose un nouveau livre de neurosciences consacré au fonctionnement de notre cerveau, de notre perception du monde et du rôle qu’elle joue dans les mécanismes de notre conscience. A vrai dire, entre ces deux ouvrages, Lionel Naccache a livré d’autres publications sans doute utiles pour mieux comprendre. Mais, bien sûr, ce serait trop simple de suivre l’ordre chronologique…

Dans ce document, le chercheur nous explique comment notre cerveau transforme les informations (perceptions) qu’il reçoit en provenance de nos yeux. D’une perception visuelle brute, de médiocre qualité et en partie en noir et blanc, notre cerveau effectue un travail gigantesque pour produire un film continu, précis, détaillé et recoloré. L’auteur s’attache à nous montrer comment ce processus s’apparente à la réalisation d’un film, d’où le titre de « cinéma intérieur ». Il nous montre aussi que pour réaliser ce film, nous mobilisons en complément des informations sensorielles, de multiples ressources de nos réseaux de neurones ayant trait à nos expériences, nos apprentissages, nos souvenirs, nos émotions etc… ce qui a pour conséquence que le film élaboré est absolument singulier, unique et au seul profit de son réalisateur.

Lorsque nous fermons les yeux, nous sommes capables de faire surgir des images et celles-ci empruntent les mêmes voies neuronales que celles provenant de nos rétines mais en sens inverse. L’auteur nous expose plusieurs expériences neuro-psychologiques tout à fait passionnantes et qui permettent d’accéder à des notions comme la « complétude visuelle » qui est cette certitude ressentie que lorsque nous regardons le monde autour de nous, nous voyons tout et que ce tout accède à notre conscience. En fait il est assez facile de montrer qu’il n’en est rien, que nous ne voyons qu’une partie de ce qui nous entoure et que notre cerveau invente ce qui est nécessaire pour donner du sens à ce que nous voyons.

Enfin, les mécanismes de notre cinéma intérieur sont aussi à l’oeuvre dans nos autres perceptions sensorielles, dans notre imagination, dans nos souvenirs et surtout dans notre conscience. Et Lionel Naccache conclut: le cinéma intérieur c’est la vie et vice versa. Il s’agit donc là d’un livre essentiel pour qui veut approcher la compréhension de nos fonctions cérébrales. Est-ce que ce livre est facile à lire, accessible à tous? Je l’ai lu avec beaucoup d’attention, sans difficulté insurmontable. Mais lorsque j’ai voulu rédiger ces lignes que vous lisez, j’ai dû relire le livre une deuxième fois. Donc livre essentiel mais pas si simple…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *