Alain Mabanckou déja abondamment présenté et honoré dans ce blog, nous initie cette fois aux rites funéraires des Babembés (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bembe_(peuple_de_la_république_démocratique_du_Congo) qui représentent une population significative du « petit » Congo et c’est assez déroutant. Dans ce roman le personnage principal est un jeune homme de Pointe Noire, Liwa Ekimakingaï, récemment assassiné et que la tradition autorise, tant qu’il n’est pas mis en terre, à revisiter les lieux et protagonistes de sa courte vie. Alors, il raconte, d’abord sa grand-mère qui l’a élevé en l’absence de sa mère, ses amis d’enfance qui ont chacun une histoire personnelle singulière et avec qui il a fait les 400 coups, ses choix vestimentaires caractéristiques de la « sape congolaise », ses débuts professionnels dans la cuisine et cette jeune fille, Adeline, qui malgré elle va le précipiter dans les bras de son criminel de père. Mais ce roman n’est pas une histoire policière ni une vengeance, c’est beaucoup plus un roman initiatique dans lequel un jeune mort apprend à regarder sa vie passée et son avenir en tant que personnage décédé qui devra fréquenter ses voisins du cimetière.
J’ai lu une critique qui jugeait ce roman sympathique mais pas incontournable (http://www.chroniquesdurenard.fr/le-commerce-des-allonges-x-alain-mabanckou/). C’est aussi mon avis, quelque chose m’a troublé dans ces personnages qui évoluent dans des espaces temps décalés et où réel et fictions s’emmêlent. D’autres critiques (https://wodka.over-blog.com/2022/09/alain-mabanckou-le-commerce-des-allonges.html) voient dans ce roman un conte moral et « le plus complexe et le plus riche des romans » de cet auteur. Tout de même les traditions sont belles au Congo.