Les graines du figuier sauvage – film de Mohammad Rasoulof- sorti en 2024

Film glaçant sur la société iranienne. Un père de famille, Iman, qui vient de bénéficier d’une promotion comme enquêteur du tribunal révolutionnaire, voit son intégrité menacée et se retrouve contraint d’appliquer une justice aux ordres de son administration. Ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiante et lycéenne, soutiennent le mouvement « Femmes-Vie-Liberté » et, à défaut d’y participer, les manifestations étudiantes violemment réprimées. Une opposition frontale s’installe progressivement dans la famille. L’attitude de l’ainée, dangereuse pour elle-même, pourrait compromettre la carrière de son père. Jusqu’au jour où l’arme de service d’Iman disparaît, ce qui amène la suspicion dans la famille et le basculement d’Iman du côté de la répression. La famille se déchire dans un huis clos final, dans un village en ruines où la cadette se révèle comme l’ultime justicière, comme une métaphore de la jeunesse qui délivrera bientôt le pays.

J’admire le courage du réalisateur Mohammad Rasoulof (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammad_Rasoulof) qui, outre le choix d’un thème aussi critique de la théocratie iranienne, inclut dans son film des vidéos témoignant de la répression de la contestation et de la violence exercée contre la jeunesse. Il a dû fuir l’Iran au printemps 2024 pour échapper à une nouvelle incarcération. Ce film est aussi remarquable parce qu’il saisit des moments de basculement des protagonistes: Iman (Missag Zareh), avocat intègre devient un tyran, la fille ainée (Mahsa Rostami) s’engage dans l’activisme contestataire, la fille cadette (Setareh Maleki), sans mesurer toutes les conséquences de sa conduite, enclenche une mécanique dévastatrice, la mère, Najmeh (Soheila Golestani) initialement en soutien de son mari bascule du côté de ses filles. Ces moments sont d’autant plus exaltants que les acteurs sont des archétypes d’humanité dans ce qu’elle a de force et de fragilité, de meilleur et de pire.

J’ai apprécié l’excellent résumé/avis de Jacques Morice pour Télérama (référence en légende de l’image ci-dessus). Après avoir applaudi « Tatami » de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv (https://critiquacroquer.fr/wp-admin/post.php), je suis plein d’enthousiasme pour ce film « coup de poing ». Il a reçu de nombreuses récompenses dont la Palme d’or à Cannes 2024 (https://www.google.com/search?sca_esv=07409c85c1408ace&q=les+graines+du+figuier+sauvage+nominations).

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