Les Impatientes

de Djaïli Amadou Amal, publié en 2020 aux éditions Emmanuelle Collas

Photographie empruntée au site Terrafemina (https://www.terrafemina.com/article/prix-goncourt-des-lyceens-2020-pourquoi-lire-le-poignant-les-impatientes-de-djaili-amadou-amal_a356126/1)

Avec ces trois histoires de femmes, Djaïli Amadou Amal témoigne efficacement de la condition des femmes peules du nord Cameroun. Ce témoignage, certes romancé mais tiré de faits réels, écrit dans une langue simple et limpide, lui apporte un succès littéraire mérité dont le prix Goncourt des lycéens 2020.

La soumission totale des femmes au chef de famille, au père et aux oncles, le mariage forcé, les violences et le viol conjugal à répétition, la polygamie et toute la vie contrainte ne sont pas des situations nouvelles. Ce que la romancière montre bien, c’est le mécanisme intime qui contraint les femmes à subir leur sort « de leur plein gré ». Ce qui leur est imposé est justifié par les traditions dont le respect garantit l’honneur de la famille et par les directives du Coran. Ne pas se soumettre, « être impatiente » c’est être irrespectueuse et infidèle à Allah. C’est aussi déclencher la colère et les représailles des hommes qui retomberont sur toutes les femmes de la famille.

Pour moi l’impatience avait un lien avec l’attente. Ces femmes attendaient quoi? Que pouvaient-elles attendre au juste? Puis j’ai lu la définition d’ « impatience »: incapacité à supporter quelqu’un ou quelque chose. Avec elles serons nous donc tou(te)s des impatient(e)s? Les femmes qui refusent ce statut ont compris que les traditions et la religion ne servent que de prétextes aux manifestations de l’égoïsme masculin (et je n’encourage pas le « men bashing »!). Les Lumières contre l’obscurantisme bis.

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