L’homme neuronal

de Jean-Pierre Changeux, publié en 1983 aux éditions Fayard.

https://www.researchgate.net/figure/JP-Changeux-LHomme-Neuronal-2-Reproduced-with-permission_fig1_344680477

En 1983 Jean-Pierre Changeux (https://www.college-de-france.fr/site/jean-pierre-changeux/), neurobiologiste, membre du collège de France, a dressé en 400 pages un état des lieux des neurosciences des années 1980. C’est une bible de neurobiologie écrite pour partager avec tout un chacun les formidables progrès de cette discipline. Autant le dire tout de suite, le tout un chacun en question a intérêt à posséder suffisamment de neurones en bon état de marche s’il veut suivre la leçon.

C’est aussi une démonstration de rigueur et de précision de méthode scientifique qui n’oublie jamais que ses résultats et conclusions seront peut-être contredits demain. L’auteur propose en particulier dans le domaine des fonctions cognitives et dans le développement du cerveau humain des hypothèses innovantes étayées par leur confrontation aux données anatomiques, aux acquisitions récentes de l’imagerie, aux résultats expérimentaux et aux résultats des modèles mathématiques. On dispose là d’une vision globale du fonctionnement du cerveau, d’une ébauche de pont entre les données organiques objectives (électrophysiologiques) et les pensées ou objets mentaux donc entre le neurobiologique et le psychique ce qui, bien sûr, n’est pas sans soulever des polémiques (par exemple: https://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_1985_num_76_1_2466). Et aussi d’une théorie du développement du cerveau humain au cours des millénaires, assortie d’une terrible mise en garde: si le cerveau humain a atteint ses extraordinaires compétences grâce à l’interaction du potentiel génétique, de son environnement et de ses relations sociales alors il est possible que l’homme ait déjà commencé à le détruire par les désordres qu’il apporte à son environnement et aux conditions sociales et sociétales.

Bien sûr, depuis 1983, d’innombrables publications ont contribué à critiquer, préciser et compléter ces connaissances et tout particulièrement les progrès de l’imagerie fonctionnelle du cerveau (https://www.academie-sciences.fr/fr/Membres-a-la-une/livre-l-homme-neuronal-trente-ans-apres-dialogue-avec-jean-pierre-changeux.html). Néanmoins cet ouvrage représente une base sérieuse pour toute recherche ultérieure. De plus, quand on aura digéré toutes ces informations neurobiologiques, on pourra étudier le résultat d’une lecture de cet ouvrage vu dans le contexte de l’oeuvre de J.P Changeux en confrontation avec la philosophie et la théologie (https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2006-1-page-97.htm).

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