Une fiction de notre temps, une vision de notre monde. Certes les héros de ce roman sont nos contemporains, nous partageons avec eux des conflits, des rivalités, des problèmes sociétaux et politiques et, au moins pour certains d’entre nous des préoccupations identitaires.
François, le richissime homme d’affaire, Osman, l’animateur social devenu un politique ambitieux, Romain, militaire traumatisé par son vécu en Afghanistan, Marion, écrivaine et journaliste bien mariée pour assurer son train de vie, tous ces personnages ont rendez-vous avec leur destin à la foire de Bagdad. Les ancêtres de François étaient juifs, Osman est noir de peau, Romain est issu « des banlieues », Marion vit dans la crainte de retourner à la précarité de son enfance. Pour des raisons diverses tous ont des fêlures identitaires qui iront s’aggravant jusqu’à Bagdad.
Ce roman a des qualités littéraires indéniables. Néanmoins le montage de toute la mécanique du roman qui conduit à la tragédie de Bagdad m’a semblé très long. A mon goût, l’écriture n’est pas très poétique et le vocabulaire parfois bien sophistiqué. C’est le deuxième roman de Karine Tuil que je lis (https://critiquacroquer.fr/wp-admin/post.php?post=564&action=edit) et décidément, je n’aime pas son univers littéraire et je n’aime pas ses personnages. Je ne parviens pas à rentrer dans l’histoire, j’en suis toujours un spectateur peu concerné. Ce ne sont pas les gens que je rencontre au quotidien. C’est tout de même un témoignage intéressant sur notre époque et une réflexion intelligente sur les difficultés identitaires de certains de nos contemporains.