Café Philo – Septembre 2022 (2): Peut-on vivre sans Art?

Image empruntée à: https://medium.com/@associationculturelrarts/un-monde-sans-art-vous-imaginez-43e325304d27

Ce que j’en pense après le débat:

Je n’ai pas retenu grand-chose du débat si ce n’est: « Oui on peut vivre sans Art mais alors quelles femmes et quels hommes serions-nous? »

Pour moi, l’Art c’est un dépassement de soi qui permet de sublimer le quotidien. Sublimer le quotidien signifie que tous nos actes, toutes nos productions conscientes, mêmes très ordinaires, de la vie quotidienne sont portés au sublime. Un dessin, un air qu’on fredonne, une maison qu’on construit, un vêtement qu’on tisse ou qu’on coud, une conversation, un repas qu’on prépare, il n’est pas d’activité humaine qui ne puisse devenir de l’Art ou une oeuvre d’art si l’individu s’efforce d’atteindre le sublime. Y parvenir nécessite un dépassement de soi dans l’acquisition d’un savoir-faire et dans l’implication de soi-même. Le dépassement de soi permet de s’élever au-dessus de sa condition ordinaire pour produire une oeuvre extraordinaire au point que beaucoup d' »artistes » ont eu recours à des drogues psychotropes.

Peut-on vivre sans Art? Répondre à cette question nécessite de comprendre d’autres questions: Qu’est-ce qui pousse une personne à atteindre le sublime? Que fait l’Art à celui qui en produit? et à la société qui le reçoit? ou formulées différemment: quelles sont les fonctions de l’Art pour l’artiste et pour la société? Pour l’artiste, l’art lui est nécessaire pour se réaliser en tant qu’homme, pour découvrir qui il est et quelles sont ses limites. Il repousse ses limites et tend vers un idéal et ce faisant il exorcise le mal existentiel. Il définit sa place et son rôle dans la communauté et assure sa subsistance. Il communique avec les autres, entre en résonnance avec ceux qui le reconnaissent et se reconnaissent en lui.

Pour la société, l’artiste est un aiguillon, une stimulation des citoyens à participer, à communiquer et à s’ouvrir par tous les canaux d’échange possibles, sensoriels mais aussi dans un mode de communication extra-sensorielle qui ne nécessite pas l’usage des mots (ce que je ressens en contemplant une oeuvre d’art, un partage d’émotions). L’artiste et l’oeuvre d’art réactivent la réflexion, le sens critique et l’innovation. L’artiste pousse à explorer de nouveaux territoires psychiques, sensoriels, techniques (savoir-faire). Il est une opportunité de fédérer les individus (ou de les diviser) et leur propose des moyens d’améliorer ou d’agrémenter leur environnement.

Vivre sans Art c’est donc priver l’artiste et sa communauté de toutes ces fonctions. Est-ce possible? Je ne le sais pas mais en effet, sans Art que serions-nous?

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