Klara et le Soleil de Kazuo Ishiguro publié en 2021 aux éditions Gallimard

Image empruntée au site Le Monde (https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/09/08/klara-et-le-soleil-kazuo-ishiguro-regarde-la-conscience-en-face_6093919_3260.html)

C’est une découverte, le premier roman que je lis du prix Nobel de littérature 2017, Kazuo Ishiguro (https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-nobel-a-kazuo-ishiguro-kubrick-de-la-litterature-2483487). Et c’est une belle surprise, une très belle lecture. Pour moi, c’est un roman sur l’intelligence artificielle et sur l’adolescence. A leurs adolescents, les parents offrent un AA, un Ami Artificiel pour les accompagner et veiller sur eux pendant cette période de leur vie. Ces robots doués d’une intelligence artificielle évoluée sont dotés d’un grand sens de l’observation qui permet une amélioration permanente de leurs connaissances. Ainsi Klara, l’AA de Josie adolescente frêle et malade, apprend à reconnaître les expressions sur les visages et à en déduire les sentiments qu’elles expriment, pénétrant toujours plus avant dans l’intimité des personnages. Avec beaucoup de subtilité Ishiguro fait découvrir à Klara les sentiments des autres sans qu’elle-même n’en ressente aucun. Ses motivations et ses décisions ne relèvent que des objectifs fixés dans ses programmes. Klara observe aussi le monde autour d’elle et en particulier le soleil qui lui fournit son « nutriment » pour fonctionner. Et Ishiguro nous montre alors que l’intelligence artificielle peut faire de grossières erreurs dans l’interprétation des observations et décliner alors des décisions inappropriées voire dangereuses.

L’attachement de Josie à son AA est sincère de même que l’estime de ses proches et le dévouement de Klara n’a pas de limite puisqu’elle est conçue ainsi. Elle n’aura de cesse de sauver Josie de son étrange et grave maladie, de lui épargner tout sentiment de solitude, de la réconforter de toute peine et chagrin et elle n’attend rien en retour puisqu’elle n’éprouve rien. Josie se comporte comme tous les ados, elle cultive un amour d’enfance et Klara craindra pour sa santé qu’il ne s’éteigne. A tout moment Klara tiendra son rôle pour conduire Josie vers l’université et l’âge adulte où l’amour d’enfance finira. A son départ pour l’université Josie congédiera son AA, avec un peu de tristesse, comme on oublie sa peluche à la fin de l’enfance. J’aime bien la critique de Nathalie Lacube (https://www.la-croix.com/Culture/Klara-soleil-Kazuo-Ishiguro-letrangete-emotions-humaines-2021-09-11-1201174890)

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