Film de Nicolas Bedos. Il ne s’agit pas de la « Belle époque » des années 1900 mais de celle de l’amour naissant et comme la fin du film est plaisante j’ai pensé qu’il était optimiste sur le devenir du couple. Avec un peu de recul je ne crois pas que le couple que forment Fanny Ardant (Marianne) et Daniel Auteuil (Victor) soit représentatif d’un quelconque type de couple ni que leur histoire soit optimiste. Quoi qu’il en soit j’ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce film subtile et plutôt bienveillant.
Dans la soixantaine Victor est à la dérive et refuse de s’adapter au monde. Marianne ne le supporte plus. Antoine, organisateur de jeux de rôle, propose un rôle à Victor pour qu’il rejoue sa belle époque et retrouve ce qui a, autrefois, cimenté son couple. Chaque personnage joue de ce fait plusieurs rôles, par exemple Daniel Auteuil demande à Pierre Arditi s’il est l’homme qui attend son père ou un employé du restaurant ou lui-même. Ce jonglage entre les rôles d’un personnage produit des effets subtiles et bien réglés sur les dialogues: qui parle à qui? Marianne et Victor se rejouent leur première rencontre en mélangeant le dialogue de l’époque avec des propos et des sous-entendus sur leurs problèmes d’aujourd’hui. Nicolas Bedos se délecte à brouiller les pistes sans toutefois que le film s’embrouille.
Tous les acteurs sont excellents avec une mention spéciale pour Daniel Auteuil et Doria Tillier (Marianne à 20 ans) – https://fr.wikipedia.org/wiki/Doria_Tillier. Ce film est bien fait, subtile, sympathique, peut-être un peu bisounours mais ça fait du bien.