Encore un fleuron de la littérature islandaise! Après avoir lu Audur Olafsdottir (https://critiquacroquer.fr/wp-admin/post.php?post=258&action=edit) et Jon Stefansson (https://critiquacroquer.fr/wp-admin/post.php?post=665&action=edit, je retrouve une histoire toujours autant imprégnée du ciel plombé, du vent glacial et du sol rocailleux et volcanique de l’Islande. Cette oeuvre de Bergsveinn Birgisson est un roman épistolaire, une unique lettre d’un homme rude, à la morale rude, éprouvé par une vie rude, familiale, sociale et sentimentale. Arrivé dans le grand âge, au terme de sa vie, Bjarni Gislason s’adresse pour la dernière fois à l’amour de sa vie et sa lettre est à la fois un chant d’amour, un hymne au désir et une confession. La passion amoureuse de Bjarni et Helga a été une parenthèse enchantée que Bjarni a choisi de refermer pour rester fidèle à des valeurs profondément ancrées en lui. Cette décision a été une déchirure sans cesse ravivée par la question obsessionnelle: ai-je fait le bon choix? N’aurais-je pas dû vivre un bonheur simple avec Helga? Et tout cela conduit Bjarni à vivre, dans sa rude vie quotidienne, une passion amoureuse solitaire, fantasmée et éternelle.
La lettre à Helga est d’une écriture délicate, pleine de poésie qui sublime l’expression naturelle des sentiments, la description de la nature et de la vie quotidienne. C’est un court roman, d’une grande densité, d’abord roman psychologique dans la confession de Bjarni mais aussi roman d’amour pour Helga et pour les traditions islandaises. D’autres partagent mon enthousiasme (https://www.onlalu.com/livres/poches/lettre-a-helga-la_1378241982-3108/).