Mon sous-marin jaune, roman islandais de Jon Kalman Stefansson, publié en France en 2024 aux éditions Christian Bourgois

C’est un OVNI littéraire! Le romancier islandais dont on a déja rapporté deux oeuvres dans ce blog (https://critiquacroquer.fr/a-la-mesure-de-lunivers-de-jon-kalman-stefansson-publie-en-france-en-2017-aux-editions-gallimard/ et https://critiquacroquer.fr/dailleurs-les-poissons-nont-pas-de-pieds/) se répand dans une autobiographie de sa vie psychique, des évènements dont il a ou a eu conscience aux diverses époques de sa vie. Le récit est une oeuvre poétique, onirique, le produit d’une imagination débridée qui s’appuie sur des souvenirs bien réels, souvent douloureux parce que dominés par la mort de la mère et l’incommunicabilité du père.

L’enfant troublé qu’il était depuis la disparition maternelle, a vécu son enfance et son adolescence au son des chansons des Beatles qui sont devenus ses héros, les compagnons de sa solitude, la bouée de secours des moments trop difficiles. Il s’immisce dans leur vie et les installe dans la sienne et son imagination fait le reste. Au début du roman, il rencontre Paul MacCartney dans un square londonien et il met de l’ordre dans ses idées avant de l’aborder mais son père, Dieu et un chanteur de rock débarquent dans une Trabant jaune des années soixante et contrarient son projet.

Le père du petit garçon est ressenti comme un personnage autoritaire, brutal, fermé en lui-même, alcoolique, qui fait la fête avec ses potes et écoute ses chanteurs pop préférés. Dieu et les chanteurs (Johnny Cash, Simon et Garfunkel…) sont les partenaires des virées en Trabant et terrifient l’enfant. Dieu est tout particulièrement un être détestable dont les méfaits sont décrits dans la Bible et qui ne pense qu’à punir et profiter de sa position avantageuse. Ses rapports avec Jésus et Marie sont fantasques! Il est clair que ce n’est pas dans la religion que le romancier a trouvé du réconfort.

D’autres personnages importants sont les défunts que l’enfant visite dans un cimetière qui est comme un refuge et les défunts le réconfortent et le conseillent. La mort et le suicide tapissent le fond d’écran. Avec la nuit et le froid, la mer et les fjords, les glaciers et les volcans, la terre noire et les moutons, la laideur de la ville, l’univers littéraire de Stéfansson se reconstruit. Mais dans « Mon sous-marin jaune » il est le théâtre d’une épopée personnelle imaginaire complètement déjantée. Ma présentation ne rend pas suffisamment hommage à ce roman qui, toutefois, ne plaira pas à tous les lecteurs et pour un avis plus éclairé lire la critique dans En attendant Nadeau: https://www.en-attendant-nadeau.fr/2024/02/20/stefansson-et-sa-magie-blanche-mon-sous-marin-jaune/.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *